Les candidats peuvent aussi être indemnisés par l’administration si le règlement de consultation le prévoit expressément.
L’article R.2185-1 du code de la commande publique autorise les acheteurs publics a déclaré, tout moment de la procédure, une procédure sans suite :
« L’acheteur peut, à tout moment, déclarer une procédure sans suite. »
Il est disposé à l’article R.2185-2 du ce même code que les acheteurs publics doivent alors communiquer « dans les plus brefs délais les motifs » l’ayant conduit à prendre cette décision. Il peut aussi proposer aux opérateurs économiques ayant participé à la procédure de recommencer cette dernière.
La jurisprudence considère que cette déclaration doit intervenir pour des motifs d’intérêt général tenant :
- à l’insuffisance de concurrence. Lorsqu’une seule offre a été déposée, l’acheteur public peut décider de relancer une procédure en ayant pris le soin, en amont, d’identifier les raisons de cette candidature unique.
- l’irrégularité de la procédure. Lorsque l’acheteur public prend connaissance de ce que la procédure qu’il a engagée est susceptible de porter atteinte aux principes généraux du droit de la commande publique, il peut déclarer sans suite la procédure (CAA Versailles, 5 janvier 2012, Commune d’Athis-Mons, n°08VE02889)
- la disparition des besoins de l’acheteur. En ce cas, il est possible pour l’acheteur public de déclarer sans suite la procédure et d’en relancer une autre en ayant, au préalable, reformulé ses besoins (CAA Bordeaux, 8 janvier 2008, Société Goppion, n°05BX01006)
- l’insuffisance de budget disponible (CE, 23 novembre 1983, Commune de Mont-de-Marsan, n°30493)
Sur cette décision d’abandon de procédure, le juge exerce un contrôle minimum (CJCE, 18 janvier 2002, aff. C-92/00). Il ne va donc sanctionner que les erreurs manifestes telles que l’absence de motivation de la décision ou un détournement de procédure (CE, 18 mars 2005, société Cyclergie, n°238752).
L’administration peut donc être condamnée à indemniser des candidats à une procédure si la décision de sans suite n’est pas motivée par une raison valable. Il a été jugé que l’indemnisation de candidats dans ce type de circonstances peut comprendre non seulement le manque à gagner mais aussi les dépenses engagées en vue de l’exécution du marché.